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Que sont les cervicales ?
Notre colonne vertébrale comporte plusieurs segments, dont le rachis cervical situé au niveau du cou. Ce dernier est composé de sept vertèbres cervicales, numérotées de C1 à C7, qui forment une structure complexe assurant à la fois mobilité et stabilité.
La région cervicale est riche en vaisseaux sanguins qui assurent l’irrigation du cerveau et des structures de l’oreille interne. Cette proximité anatomique entre les cervicales, les nerfs, les vaisseaux et les structures auditives explique pourquoi un problème au niveau du cou peut parfois se répercuter sur l’audition.
Qu’est-ce qu’un acouphène cervical ?
L’acouphène cervical, également appelé acouphène somatosensoriel, se distingue des autres types d’acouphènes par son origine. Contrairement aux acouphènes d’origine auditive, qui résultent d’une lésion des cellules ciliées de l’oreille interne, l’acouphène cervical trouve sa source dans des dysfonctionnements musculo-squelettiques de la région du cou.
Ce type particulier d’acouphène est généralement déclenché par un traumatisme ou des tensions affectant les structures cervicales. Il peut survenir à la suite d’un choc brutal, comme lors d’un accident de voiture provoquant un « coup du lapin », mais aussi progressivement en raison de mauvaises postures chroniques ou de tensions musculaires persistantes.
La particularité des acouphènes cervicaux réside dans leur relation avec les mouvements du cou. Les patients rapportent souvent que l’intensité de leurs acouphènes varie lorsqu’ils bougent la tête, serrent les dents ou exercent une pression sur certains points du cou.
Les vertèbres C3 et C4 jouent un rôle particulièrement important dans ce mécanisme. Leur position leur confère une influence sur les trompes d’Eustache, ces conduits qui relient l’oreille moyenne à la gorge et équilibrent la pression de part et d’autre du tympan. Un dysfonctionnement à ce niveau peut perturber cette régulation et affecter l’audition.
Le saviez-vous ? Certaines anomalies cervicales peuvent comprimer des artères qui alimentent l’oreille interne. Cette compression peut provoquer une ischémie temporaire, c’est-à-dire une réduction de l’apport sanguin aux structures auditives, pouvant déclencher ou aggraver des acouphènes.
Quelles sont les causes de l’acouphène cervical ?
L’entorse cervicale représente l’une des causes fréquentes d’acouphènes d’origine cervicale. Elle survient généralement à la suite d’un traumatisme, comme un accident de la route ou une chute, provoquant une hyperextension ou une hyperflexion brutale du cou.
La cervicarthrose, ou arthrose cervicale, constitue une autre cause majeure d’acouphènes cervicaux. Ce processus dégénératif se caractérise par l’usure progressive du cartilage recouvrant les surfaces articulaires des vertèbres. Contrairement à l’entorse qui survient brutalement, l’arthrose s’installe insidieusement au fil des années, favorisée par le vieillissement, certaines prédispositions génétiques ou des microtraumatismes répétés.
L’impact de l’arthrose cervicale sur l’audition peut se manifester de différentes façons. Les acouphènes pulsatiles, synchronisés avec les battements cardiaques, constituent un indice d’une origine vasculaire, suggérant une altération du flux sanguin près de l’oreille due aux déformations arthrosiques. Par ailleurs, l’irritation chronique des nerfs cervicaux peut perturber le traitement des informations auditives au niveau cérébral, contribuant à l’émergence ou à l’amplification d’acouphènes.
Les troubles temporo-mandibulaires
Le bruxisme, caractérisé par le grincement ou le serrement inconscient des dents, provoque des tensions musculaires qui se propagent depuis la mâchoire jusqu’aux muscles du cou. Cette chaîne de tension peut affecter l’oreille interne et générer des acouphènes.
Une mauvaise posture
Les postures inappropriées adoptées pendant de longues périodes représentent également un facteur de risque significatif. La position « tête en avant », fréquente chez les utilisateurs d’ordinateurs ou de smartphones, impose un stress considérable sur les structures cervicales. Le poids de la tête, multiplié par l’effet de levier, sollicite excessivement muscles et ligaments, créant un terrain propice aux dysfonctionnements cervicaux et, par extension, aux acouphènes.
Le port de charges lourdes
Le port répété de charges lourdes, particulièrement de manière asymétrique, peut aussi contribuer à l’apparition de tensions cervicales chroniques. Ces contraintes mécaniques récurrentes perturbent progressivement l’équilibre musculo-squelettique du cou et peuvent déclencher des mécanismes compensatoires préjudiciables.
Bon à savoir : certaines manipulations dentaires, maxillaires ou vertébrales mal réalisées peuvent parfois déclencher des acouphènes. Ces interventions, lorsqu’elles modifient brusquement l’équilibre biomécanique de la région cervico-faciale, risquent de perturber les structures neurovasculaires impliquées dans la perception auditive.
Quels sont les symptômes des acouphènes cervicaux ?
Les acouphènes cervicaux ne se manifestent pas uniquement par des phénomènes auditifs. D’autres signes permettent de suspecter leur origine cervicale. Parmi eux :
- Des céphalées fréquentes, plus ou moins intenses, souvent localisées à l’arrière du crâne ou irradiant vers les tempes.
- Des sensations de vertige, parfois même en étant allongé, dues à un déséquilibre dans la perception spatiale.
- Des névralgies faciales, en raison de l’irritation de certains nerfs, notamment le trijumeau.
- Des troubles du sommeil, qu’ils soient dus à l’inconfort cervical ou au stress provoqué par les acouphènes.
- Des douleurs persistantes dans la région du cou, des épaules ou du haut du dos, souvent aggravées par certaines positions.
Comment savoir si les acouphènes sont liés aux cervicales ?
Pour déterminer si vos acouphènes viennent d’un problème cervical, une consultation avec un médecin ORL est indispensable. Celui-ci effectue un bilan complet : test auditif, examen de l’oreille interne et évaluation de l’état général de l’appareil auditif.
Si aucun problème auditif n’est détecté malgré la présence d’acouphènes, on peut alors suspecter une autre cause. Des examens d’imagerie comme une radiographie ou une IRM peuvent être nécessaires pour observer l’état de vos vertèbres cervicales. Ces examens peuvent révéler de l’arthrose, une hernie discale ou d’autres anomalies qui pourraient expliquer vos acouphènes.
Est-ce qu’un kiné peut soigner les acouphènes ?
La kinésithérapie peut faire partie de la prise en charge thérapeutique des acouphènes cervicaux. En travaillant sur la détente musculaire et la mobilité du cou, le kinésithérapeute contribue à réduire les tensions responsables des troubles auditifs.
Le traitement peut inclure :
- Des massages ciblés sur le cou, les épaules et le haut du dos
- Des exercices de renforcement musculaire, en particulier du tronc
- Des techniques d’assouplissement et d’étirement pour améliorer la posture
- Parfois, des manipulations douces pour réaligner certaines zones en dysfonctionnement.
Lorsque les acouphènes sont liés à une mauvaise posture ou à une tension chronique, cette approche peut s’avérer bénéfique.
Comment soigner un acouphène cervical ?
Au-delà de la kinésithérapie, plusieurs autres approches peuvent contribuer à soulager les acouphènes cervicaux.
La thérapie comportementale (TCC)
La thérapie cognitivo-comportementale aide à mieux gérer le stress et l’anxiété, deux facteurs aggravants des acouphènes. Grâce à des exercices de relaxation, de respiration et de pleine conscience, le patient apprend à modifier sa perception des bruits parasites et à mieux vivre avec.
Les appareils auditifs
Lorsque les acouphènes sont associés à une perte d’audition, les aides auditives offrent un double avantage. D’une part, elles amplifient les sons extérieurs, permettant au cerveau de moins se focaliser sur les acouphènes. D’autre part, elles peuvent intégrer un générateur de bruit blanc. Cette méthode, appelée TRT (Tinnitus Retraining Therapy), vise à habituer le cerveau à ces sons parasites jusqu’à ce qu’ils deviennent moins perceptibles.
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