Acouphènes après un concert : que faire pour les soulager ?

Les acouphènes désignent la perception de sons sans qu’aucune source sonore extérieure ne soit présente. Ces bruits, générés par le système auditif ou nerveux, peuvent prendre la forme de bourdonnements, sifflements, grésillements, tintements ou pulsations, et varient fortement d’un individu à l’autre. Bien qu’invisibles, ces sons sont bien réels pour ceux qui les entendent. Dans près de 80 % des cas, les acouphènes sont liés à un trouble de l’audition, souvent causé par un traumatisme sonore (comme un choc acoustique lors d’un concert) ou par la presbyacousie, c’est-à-dire le vieillissement naturel de l’oreille interne. Ils peuvent également s’accompagner d’hyperacousie, une sensibilité excessive aux sons du quotidien.  

Les acouphènes qui suivent un concert sont le plus souvent la conséquence d’une surexposition au bruit. Lors d’un concert en salle, les niveaux sonores oscillent généralement entre 95 et 103 décibels (dB), et en plein air, entre 90 et 100 dB. Dans certains cas, notamment lors de concerts de rock ou de metal, le volume peut même dépasser les 110 dB. Or, dès 85 dB, notre audition commence à être fragilisée. 

 Ce niveau sonore élevé peut entraîner un traumatisme acoustique : les cellules ciliées de l’oreille interne, chargées de transformer les vibrations sonores en signaux nerveux, sont agressées, voire endommagées. Certaines peuvent se désorganiser temporairement, d’autres ne s’en remettront pas. Résultat : le cerveau reçoit des signaux erronés ou désorganisés qu’il interprète comme des sons parasites. 

 C’est ainsi que naissent les acouphènes post-concert. Le son est perçu… mais n’existe pas. 

Dans la majorité des cas, les acouphènes qui apparaissent après un concert sont temporaires. Ils se manifestent quelques heures après l’exposition au bruit, au moment où le calme revient, et peuvent durer quelques heures à quelques jours. 

 Comme après un effort physique intense, l’organisme a besoin d’un temps de récupération. Le système auditif se « repose », et les cellules ciliées, si elles ne sont pas irrémédiablement endommagées, retrouvent peu à peu leur fonctionnement normal. Les bruits parasites diminuent alors progressivement jusqu’à disparaître. 

 Cependant, il arrive que les acouphènes persistent au-delà de quelques jours, voire deviennent chroniques. Ce risque augmente si l’exposition au bruit a été très intense, si elle a duré longtemps, ou si les oreilles n’étaient pas protégées. Dans ces cas, le traumatisme auditif peut avoir laissé des séquelles durables.  

Même si la musique live vous fait vibrer, elle peut aussi malmener vos oreilles. L’exposition prolongée à des niveaux sonores élevés est l’une des principales causes de troubles auditifs, temporaires ou durables. Pour continuer à profiter des concerts tout en préservant son audition, quelques précautions s’imposent. 

 Utiliser des dispositifs de protection auditive (DPA)

Le réflexe n°1 à adopter, c’est le port de protections auditives. Elles atténuent le volume sans altérer les nuances musicales. Vous pouvez en trouver en pharmacie, en magasins spécialisés ou auprès d’audioprothésistes. 

 Faire des pauses

Pendant un concert ou un festival, alternez les moments d’exposition avec des pauses au calme. Cela permet à l’oreille de récupérer et de limiter l’accumulation de stress sonore. Même quelques minutes à l’écart peuvent faire une réelle différence. 

 Mettre de la distance

Plus on est proche des enceintes, plus l’intensité sonore est élevée. En vous éloignant de la scène ou en vous positionnant sur les côtés, vous réduisez l’impact direct sur vos tympans. Idéalement, évitez de rester juste devant les haut-parleurs. 

 Limiter la durée d’exposition

Le niveau sonore et la durée d’exposition sont deux paramètres clés. À partir de 80 décibels, l’oreille commence à souffrir si l’exposition dépasse huit heures. Et pour chaque augmentation de 3 dB, le temps d’exposition « sans risque » est divisé par deux.  

Par exemple : 

• à 83 dB : 4 heures maximum 

• à 86 dB : 2 heures 

• à 89 dB : 1 heure
  … et ainsi de suite. 

Anticiper, s’éloigner des sources, ou sortir de la salle entre deux concerts, c’est déjà prendre soin de son audition. 

Dans la plupart des cas, les acouphènes ressentis après un concert sont bénins et disparaissent d’eux-mêmes en quelques heures ou quelques jours. Mais pendant cette période, ils peuvent être source de stress, de gêne au sommeil, voire d’anxiété.  

Quelques gestes simples peuvent favoriser leur atténuation et améliorer le confort auditif en attendant leur disparition naturelle. 

Se reposer et s’hydrater

Après une forte exposition sonore, le premier réflexe à adopter est de reposer son système auditif. Cela signifie limiter au maximum l’exposition à d’autres sources de bruit dans les heures qui suivent : pas d’écouteurs, pas de films à plein volume, pas de fond sonore continu. Le silence, ou en tout cas un environnement calme, reste l’un des meilleurs alliés de la récupération. 

L’hydratation joue également un rôle important. Boire suffisamment permet de favoriser une bonne circulation sanguine, y compris au niveau de l’oreille interne, qui est un organe très vascularisé. Une bonne irrigation favorise la régénération des cellules sensorielles. 

Utiliser des techniques de distraction

Si les sifflements ou les bourdonnements prennent trop de place dans votre esprit, le meilleur moyen de les contrer reste… de les ignorer. Plus facile à dire qu’à faire, bien sûr, mais il existe des stratégies de diversion efficaces : 

• Se concentrer sur une activité calme qui mobilise l’attention (lecture, puzzle, méditation) ; 

• Éviter les environnements totalement silencieux où les acouphènes paraissent plus présents ; 

• Favoriser les ambiances sonores douces, comme une musique relaxante ou les bruits de la nature. 

L’objectif est de détourner l’attention du cerveau, qui tend à amplifier les signaux auditifs lorsqu’on y prête trop d’attention. 

 Écouter des bruits blancs ou des sons relaxants

Les bruits blancs sont des sons constants qui couvrent un large spectre de fréquences. Ils sont souvent utilisés pour masquer les acouphènes, car ils agissent comme un voile sonore. Cela ne les fait pas disparaître, mais rend leur perception moins envahissante. 

 Réduire la consommation d’alcool et de caféine 

 Certaines substances peuvent accentuer la perception des acouphènes. L’alcool, en dilatant les vaisseaux sanguins, peut provoquer des variations de pression dans l’oreille interne et amplifier les symptômes. La caféine, quant à elle, peut augmenter l’excitabilité du système nerveux et rendre plus sensibles aux bruits internes. 

 Sans forcément les supprimer totalement, il peut être utile de réduire leur consommation, surtout si vous ressentez que vos symptômes s’amplifient après un café ou un verre de vin. 

Dans une très large majorité des cas, les acouphènes post-concert sont passagers. Mais s’ils durent plus d’une semaine ou s’ils deviennent très gênants (troubles du sommeil, irritabilité, ou encore baisse de concentration), il est essentiel de ne pas rester seul face à la situation. Un bilan auditif s’impose. 

Chez Unisson, la consultation pour un bilan auditif est simple, rapide et gratuite. Réalisée par un audioprothésiste diplômé d’État, elle permet d’évaluer votre acuité auditive et de proposer les solutions adaptées. Ce peut être des recommandations préventives, un appareillage auditif si une perte est identifiée, ou un accompagnement spécifique en cas d’acouphènes persistants. 

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