Acouphène et sophrologie : est-ce vraiment efficace ?

Les acouphènes se manifestent comme des phénomènes sonores parasites perçus en l’absence de source externe. Ces sons indésirables prennent diverses formes : sifflements aigus, bourdonnements graves, cliquetis, ou encore grésillements. La perception peut varier considérablement d’une personne à l’autre, tant au niveau de l’intensité que de la fréquence. 

On distingue plusieurs types d’acouphènes selon leur localisation et leur durée. Certaines personnes les perçoivent dans une seule oreille (forme unilatérale), tandis que d’autres les ressentent des deux côtés (forme bilatérale). Leur apparition peut être temporaire, avec des épisodes survenant de façon ponctuelle, ou permanente, créant une présence sonore constante.  

Le saviez-vous ? On parle d’acouphène aigu lorsque le trouble est récent et s’installe sur plusieurs heures quotidiennement. Si la persistance dépasse trois mois, l’acouphène est alors qualifié de chronique. 

La majorité des acouphènes sont d’origine neurosensorielle. Ils résultent d’un dysfonctionnement de la voie auditive, qu’il s’agisse de l’oreille interne ou des fibres nerveuses auditives. 

 La plupart du temps, les acouphènes sont associés à des atteintes de l’oreille interne ou des fibres nerveuses transmettant les informations auditives vers le cerveau. Cette corrélation explique pourquoi environ 80% des personnes souffrant d’acouphènes présentent également une perte auditive détectable. Même lorsque les examens audiométriques standards ne révèlent pas de déficit apparent, des lésions microscopiques des cellules ciliées ou des fibres nerveuses peuvent être présentes sans être décelables par les tests conventionnels. 

 Face à une diminution des informations sonores reçues (due à une perte auditive), le cerveau tente de compenser ce manque en augmentant sa sensibilité. Cette hyperactivité compensatoire peut engendrer des signaux aberrants interprétés comme des sons réels par le cortex auditif. Le système nerveux central traite alors ces signaux « fantômes » comme s’ils provenaient de l’environnement. 

 Un phénomène fréquemment associé est l’hyperacousie, qui se caractérise par une sensibilité excessive aux sons environnants. Les personnes touchées perçoivent les bruits quotidiens comme particulièrement forts ou désagréables, ce qui peut aggraver la gêne liée aux acouphènes. 

 Bon à savoir : Dans près de 40% des cas, l’origine précise des acouphènes reste indéterminée. Leur apparition semble spontanée et sans facteur déclencheur identifiable. 

Actuellement, aucun traitement ne permet d’éliminer définitivement les acouphènes. L’approche thérapeutique vise principalement à réduire la perception et la gêne occasionnée, plutôt qu’à supprimer totalement le phénomène. 

La première étape essentielle consiste à évaluer précisément l’audition. En effet, puisque la majorité des acouphènes sont liés à une perte auditive, la correction de celle-ci constitue souvent une partie importante de la solution. L’amplification des sons environnants grâce à des aides auditives permet de stimuler le système auditif et de détourner l’attention du cerveau des acouphènes. En réhabilitant l’audition, on enrichit l’environnement sonore, ce qui contribue à masquer naturellement la perception des sons parasites. 

La détection d’une perte auditive n’est pas toujours évidente. Les signes peuvent être subtils et s’installer progressivement : difficulté à suivre une conversation dans un environnement bruyant, sensation de devoir augmenter le volume de la télévision, impression que les interlocuteurs marmonnent… Ces indices doivent alerter et inciter à réaliser un bilan auditif complet. 

Un examen auditif est indispensable pour toute personne souffrant d’acouphènes. Ce bilan permet non seulement d’évaluer la présence et le degré d’une éventuelle perte auditive, mais aussi d’orienter vers les solutions les plus adaptées. Pour obtenir un diagnostic précis, il est recommandé de consulter des professionnels qualifiés : un médecin ORL ou un audioprothésiste diplômé d’État.  

Chez Unisson, les bilans auditifs sont gratuits et réalisés par des audioprothésistes diplômés d’État. Ces examens non invasifs permettent d’établir rapidement un état des lieux de votre audition et de déterminer si une correction auditive pourrait soulager vos acouphènes.  

Bon à savoir : La prise en charge précoce étant un facteur déterminant pour limiter l’impact des acouphènes sur la qualité de vie, il est recommandé de ne pas tarder à effectuer ce premier pas. 

La dimension émotionnelle joue un rôle crucial dans la perception et l’impact des acouphènes sur la vie quotidienne. 

Le cortex auditif, responsable du traitement des sons, est étroitement connecté à l’amygdale, structure cérébrale qui attribue une valeur émotionnelle aux stimuli sensoriels. 

Lorsqu’un son est classifié comme menaçant ou désagréable par l’amygdale, celle-ci amplifie sa perception et déclenche une cascade de réactions physiologiques liées au stress : libération d’hormones comme le cortisol et l’adrénaline, augmentation du rythme cardiaque, tension musculaire accrue… Ce mécanisme, conçu initialement comme une réponse adaptative aux dangers potentiels, devient problématique dans le cas des acouphènes. Un cercle vicieux s’installe alors : plus l’acouphène génère d’anxiété, plus le cerveau lui accorde d’attention, renforçant ainsi sa perception. 

Appliquée aux acouphènes, la sophrologie poursuit plusieurs objectifs thérapeutiques. Tout d’abord, elle aide à réduire le niveau global de tension et d’anxiété, diminuant ainsi la réactivité émotionnelle face aux acouphènes. Les exercices respiratoires et de relaxation musculaire progressive permettent d’apaiser le système nerveux, contrebalançant l’état d’hypervigilance souvent observé chez les personnes souffrant d’acouphènes chroniques. 

La sophrologie travaille également sur la modification de la relation psychologique aux acouphènes. Par des techniques de visualisation et de distanciation, elle permet de développer une nouvelle perspective face à cette perception sonore. L’objectif n’est pas de faire disparaître l’acouphène, mais de transformer la réaction émotionnelle qu’il suscite, en diminuant progressivement son caractère intrusif et anxiogène. 

Les protocoles sophrologiques pour les acouphènes comprennent généralement 8 à 12 séances, combinées à une pratique régulière d’exercices à domicile. 

La thérapie sonore constitue une autre solution de prise en charge des acouphènes. Son principe fondamental repose sur l’enrichissement de l’environnement acoustique afin de réduire le contraste entre l’acouphène et le silence, rendant ainsi la perception du son parasite moins saillante et moins perturbante. 

Cette méthode utilise des dispositifs spécifiques, parfois intégrés aux aides auditives, qui génèrent un bruit de fond continu et apaisant. Ce son thérapeutique, qualifié de « bruit blanc », est calibré pour être audible sans être envahissant. 

Les dispositifs de thérapie sonore proposent une variété de sons thérapeutiques adaptés aux préférences individuelles : des bruits blancs (comparable au souffle léger d’une radio entre deux stations), mais également des sons de la nature (pluie, vagues, ruisseau), ou des musiques. 

Pour être pleinement efficace, la thérapie sonore nécessite une application régulière et prolongée, généralement sur plusieurs mois. Les résultats ne sont pas immédiats mais s’installent graduellement, avec une amélioration progressive de la tolérance aux acouphènes. 

Bon à savoir : les aides auditives proposent désormais des programmes spécifiques intégrant à la fois l’amplification pour corriger la perte auditive et la génération de sons thérapeutiques pour les acouphènes. 

Prenez rendez-vous dès aujourd’hui avec un audioprothésiste Unisson pour bénéficier d’un bilan auditif gratuit et de conseils personnalisés pour une prise en charge adaptée de vos acouphènes.