Acupuncture et acouphènes : une solution naturelle ?

Les acouphènes se définissent comme des perceptions auditives sans stimulus externe. Ces sons, perçus dans une ou deux oreilles (voire dans la tête), peuvent varier en intensité, en fréquence et en forme. Ils toucheraient environ 15 % de la population, selon l’OMS.

Plusieurs causes peuvent être à l’origine de ces troubles auditifs : un traumatisme sonore, un bouchon d’oreille, une presbyacousie, des troubles vasculaires, ou encore des problèmes au niveau de l’oreille interne. Dans certains cas, les acouphènes sont associés à une surdité soudaine, une sensation d’oreille bouchée, ou encore à une fatigue auditive persistante.

Le lien entre stress, anxiété, et aggravation des symptômes est également bien documenté. Face à cette complexité, de nombreux patients explorent des pistes alternatives, en complément des traitements médicaux classiques, comme les appareils auditifs anti-acouphènes ou la sophrologie.

Dans le cas des acouphènes, la vision traditionnelle chinoise associe souvent le symptôme à un déséquilibre de certains organes internes. 

Les principes de l’acupuncture

En MTC, on considère par exemple que les reins « gouvernent » l’oreille, que le foie et la vésicule biliaire jouent aussi un rôle, tout comme la rate. Un praticien en acupuncture cherchera donc à identifier quelle disharmonie énergétique pourrait être liée à l’acouphène (insuffisance d’énergie des reins, excès de « yang du foie », etc.) et choisira les points d’acupuncture en conséquence. 

Bien entendu, les points situés autour de l’oreille sont souvent utilisés pour agir localement. Par ailleurs, une technique particulière appelée auriculothérapie (acupuncture de l’oreille) se concentre sur le pavillon auriculaire, où se trouvent des zones réflexes de tout le corps. 

En stimulant certains points de l’oreille, on peut, selon cette approche, apaiser les acouphènes en envoyant un signal au système nerveux central pour qu’il régule mieux la perception auditive.

D’un point de vue plus scientifique, plusieurs hypothèses tentent d’expliquer comment l’acupuncture pourrait réduire les acouphènes. La pose d’aiguilles pourrait induire la sécrétion d’endorphines et autres neurotransmetteurs bénéfiques, diminuer le niveau de stress et de tension musculaire, ou encore améliorer la microcirculation au niveau de l’oreille interne. Ces effets physiologiques indirects peuvent contribuer à rendre le symptôme moins gênant pour certains patients. 

L’acupuncture a aussi une dimension relaxante : en équilibrant le système nerveux autonome, elle aide à sortir du cercle vicieux « stress et acouphène » qui amplifie la perception des bruits fantômes.

Que disent les études ?

Les recherches sur le lien entre acupuncture et acouphènes sont encore limitées, mais plusieurs études indiquent une amélioration notable chez certains patients. Certaines d’entre elles évoquent une réduction significative de l’intensité et de la gêne des acouphènes après plusieurs séances.

Toutefois, l’effet placebo n’est pas à écarter. L’efficacité de l’acupuncture dépend fortement de l’origine des acouphènes, de leur ancienneté, et de la sensibilité du patient au traitement. Pour certains, elle peut réduire le niveau de perception du son ou améliorer leur sensation de bien-être, même si le bruit ne disparaît pas complètement.

Si vous envisagez d’essayer l’acupuncture pour vos acouphènes, il est intéressant de savoir comment se passe une séance type : 

1. Une séance commence par un bilan énergétique. Le praticien pose des questions sur les antécédents médicaux, le mode de vie, le sommeil ou encore l’état émotionnel. Il examine aussi la langue et prend le pouls, deux indicateurs essentiels en médecine traditionnelle chinoise.
2. Une fois le diagnostic établi, vous êtes installé confortablement, généralement allongé, et le praticien procède à la pose des aiguilles. Celles-ci sont très fines, stériles et à usage unique. Pour les acouphènes, les aiguilles peuvent être placées près de l’oreille (autour du pavillon, sur le lobe, derrière l’oreille) mais aussi sur d’autres zones du corps liées aux organes en cause (par exemple sur le poignet ou la jambe pour agir sur le méridien du rein, ou sur le crâne). L’insertion n’est en principe pas douloureuse, on ressent tout au plus un léger picotement, un engourdissement local ou une chaleur diffuse. Le thérapeute peut éventuellement manipuler légèrement les aiguilles pour optimiser la stimulation (techniques de tonification ou dispersion en MTC).
3. Les aiguilles sont laissées en place pendant environ 20 à 30 minutes, durant lesquelles le patient se détend. 
4. Au bout du temps imparti, l’acupuncteur retire délicatement les aiguilles. Une séance d’acupuncture ne laisse pas de marque notable, hormis parfois une petite rougeur ou une très légère ecchymose à l’endroit piqué, qui se dissipe vite. 

Une séance dure environ 30 à 45 minutes. Il faut en général plusieurs rendez-vous pour observer une amélioration, entre 5 à 10 séances selon les cas. En pratique, on recommande souvent de faire plusieurs séances rapprochées (par exemple une par semaine pendant quelques semaines) pour évaluer un effet sur les acouphènes chroniques. 

Si au bout de 4 à 5 séances aucune différence n’est perçue, il est probable que l’acupuncture ne fonctionnera pas dans votre cas. En revanche, si une amélioration se fait sentir, le traitement pourra être poursuivi et espacé progressivement. L’acupuncteur adaptera le protocole au fil des séances en fonction de votre retour (baisse du volume perçu, amélioration du sommeil, diminution du stress… sont autant de signes positifs).

L’acupuncture peut être envisagée comme un traitement naturel des acouphènes, mais elle ne remplace pas une prise en charge médicale. Elle est plus efficace lorsqu’elle est intégrée dans une approche globale.

Voici quelques pistes complémentaires :

• Traiter les acouphènes via l’appareillage auditif : certaines aides auditives sont spécialement conçues pour générer des bruits blancs ou masquants, ce qui aide à réduire la perception des acouphènes, notamment en cas de perte auditive associée.
• Suivre une thérapie sonore : basée sur une habituation progressive au bruit perçu.
• Faire appel à la sophrologie : très efficace pour gérer les émotions, l’anxiété et améliorer le sommeil. (Voir notre article : acouphène et sophrologie).

Réduire l’exposition au bruit : éviter les environnements bruyants et se protéger avec des bouchons auditifs en cas de traumatisme sonore ou de douleur auditive.

Dès que des acouphènes apparaissent de façon persistante (qui durent depuis quelques jours à quelques semaines) ou deviennent gênants, il est recommandé de consulter sans tarder. En effet, plus la prise en charge est précoce, idéalement dans le premier mois suivant l’apparition, meilleures sont les chances de réduire le trouble ou d’en empêcher l’aggravation.

Le premier spécialiste à voir est généralement un médecin ORL (oto-rhino-laryngologiste). Ce dernier effectuera un examen complet : interrogatoire, examen des oreilles, test auditif (audiogramme)… Cela permettra d’identifier une cause traitable si elle existe (bouchon de cérumen, infection, otite, etc.), de mesurer le niveau de perte auditive associée, et de vérifier qu’il n’y a pas de pathologie sous-jacente plus sérieuse.

Par la suite, et surtout si vous présentez une perte auditive associée, un audioprothésiste (spécialiste de l’appareillage auditif) peut être d’une aide précieuse. Ce professionnel de l’audition pourra vous conseiller sur le choix d’un appareil auditif adapté, équipé éventuellement d’un masqueur d’acouphènes, et vous fera essayer l’appareil pour voir si votre confort s’améliore. 

Chez Unisson, nous accueillons chaque jour des patients souffrant d’acouphènes. Grâce à une écoute attentive et des équipements de pointe, nous vous proposons des solutions auditives efficaces et personnalisées à moindre coût.