Acouphènes pendant la grossesse : pourquoi et que faire ?

Un acouphène se manifeste par un son perçu dans une ou deux oreilles, sans qu’aucune source sonore externe ne soit identifiable. Ce bruit peut ressembler à un sifflement, un bourdonnement, un chuintement ou même un battement rythmique. Il peut survenir de manière intermittente ou être constant, plus ou moins intense selon les moments. 

Il existe deux grandes catégories d’acouphènes : 

• Les acouphènes subjectifs, les plus fréquents, ne sont audibles que par la personne qui en souffre. 

• Les acouphènes objectifs, beaucoup plus rares, peuvent être perçus par un professionnel de santé à l’aide d’un stéthoscope. 

Pendant la grossesse, ces symptômes peuvent apparaître ou s’intensifier. Ils ne sont pas toujours graves, mais doivent être pris au sérieux lorsqu’ils s’accompagnent d’autres troubles. 

Les acouphènes durant la grossesse ne sont pas rares. Ils résultent le plus souvent des bouleversements hormonaux, circulatoires et émotionnels qui accompagnent cette période. 

Les fluctuations hormonales 

Dès les premières semaines, le taux de progestérone grimpe en flèche. Cette hormone, essentielle au bon déroulement de la grossesse, a aussi un impact sur la circulation sanguine et la rétention d’eau. Ces modifications peuvent affecter l’oreille interne, et favoriser l’apparition d’acouphènes. Ce phénomène reste en général transitoire : les symptômes tendent à s’estomper après l’accouchement. 

 L’hypertension artérielle 

Chez environ 5 % des femmes enceintes, la grossesse peut révéler une hypertension artérielle. Ce trouble est parfois discret, mais les acouphènes peuvent en être un des premiers signes. Ils s’accompagnent alors de maux de tête, de vertiges ou de troubles de la vision. Dans ce cas, il est primordial de consulter : une prise en charge adaptée permet de protéger la santé de la mère comme celle de l’enfant. 

La pré-éclampsie 

Plus rare mais plus préoccupante, la pré-éclampsie touche surtout les femmes lors de leur première grossesse. Cette complication se traduit par une tension élevée et la présence de protéines dans les urines. Les bourdonnements ou sifflements d’oreille peuvent constituer un signal d’alerte. Détectée tôt, cette pathologie peut être surveillée et traitée efficacement pour éviter les risques de prématurité. 

Le stress et la fatigue 

L’anxiété, les troubles du sommeil ou l’épuisement physique peuvent accentuer la perception des acouphènes. Le cerveau, en état de vigilance accrue, amplifie la sensation des bruits internes. C’est un cercle vicieux qu’il convient de rompre en trouvant des moments de repos et de relâchement. 

Les troubles mécaniques et ORL 

Toutes les causes d’acouphènes pendant la grossesse ne sont pas directement liées aux hormones ou à la tension artérielle. Certains facteurs d’origine mécanique ou ORL peuvent également entrer en jeu. Ces troubles, parfois bénins en apparence, peuvent suffire à perturber le fonctionnement de l’oreille interne et provoquer des sifflements ou bourdonnements désagréables. 

Parmi les causes les plus fréquentes : le bouchon de cérumen. Il s’agit d’une accumulation excessive de cire dans le conduit auditif externe. Ce phénomène, souvent accentué par les changements hormonaux, peut créer une sensation d’oreille bouchée, altérer l’audition et favoriser l’apparition d’un acouphène. Ce type de trouble se résout facilement après un nettoyage auriculaire réalisé par un professionnel. 

Les infections ORL, telles que les rhinites, sinusites ou otites, sont également à surveiller. La grossesse fragilise légèrement le système immunitaire, rendant les femmes enceintes plus sensibles à ces affections. L’inflammation ou la congestion des voies respiratoires peut modifier la pression dans l’oreille moyenne, entraînant des bruits parasites temporaires. 

Enfin, des troubles de la mâchoire peuvent également être en cause. Le bruxisme, c’est-à-dire le grincement ou le serrement des dents (souvent lié au stress), ou encore un dysfonctionnement de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM), peuvent provoquer des tensions musculaires qui se répercutent jusqu’à l’oreille interne.  

S’ils ne peuvent pas toujours être évités, les acouphènes peuvent souvent être atténués. Pendant la grossesse, il est essentiel de privilégier des solutions douces et respectueuses de l’équilibre de la future maman.  

Mieux gérer le stress 

La grossesse est une aventure aussi bouleversante qu’émouvante. À l’attente de l’enfant s’ajoutent souvent des préoccupations : santé du bébé, transformation du corps, fatigue, pression du quotidien… Ce climat émotionnel peut devenir un terrain fertile au stress. Or, le stress joue un rôle non négligeable dans l’amplification des acouphènes. Il agit comme un amplificateur interne, rendant les bruits parasites plus présents et donc, plus dérangeants. 

Apprendre à gérer ce stress est essentiel pour préserver son équilibre émotionnel et limiter l’impact des acouphènes. Plusieurs approches douces, accessibles pendant la grossesse, peuvent accompagner cette démarche. 

La sophrologie propose des exercices de respiration, de détente musculaire et de visualisation positive qui aident à relâcher les tensions. Elle permet de mieux vivre les moments d’inconfort et d’accueillir les sensations sans jugement. Le yoga prénatal, quant à lui, associe des postures adaptées à la grossesse et des pratiques de pleine conscience pour renforcer le lien au corps tout en apaisant l’esprit. 

La respiration profonde, simple à mettre en œuvre, est également très efficace : quelques minutes par jour suffisent à ralentir le rythme cardiaque et à apaiser le système nerveux. D’autres préfèreront la méditation guidée, les bains sonores ou les massages, pour dénouer les tensions physiques et mentales. 

Chacune peut trouver la méthode qui lui convient. L’important est de prendre du temps pour soi, dans un cadre calme et rassurant.  

Adopter une bonne hygiène de vie 

Une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes, pauvre en sel et en aliments ultra-transformés, soutient la circulation sanguine et limite la rétention d’eau. Boire suffisamment d’eau est aussi essentiel, notamment en cas d’acouphènes liés à la rétention hydrique. L’activité physique douce, comme la marche ou la natation, favorise une meilleure oxygénation et améliore la qualité du sommeil, elle-même bénéfique contre les acouphènes. 

Utiliser le son pour masquer les bruits parasites 

Certains bruits peuvent apaiser les acouphènes : c’est le principe de la thérapie sonore. Écouter des bruits blancs, des sons de la nature (pluie, vagues, chant d’oiseaux) ou de la musique douce permet de détourner l’attention des bruits internes. Cela facilite l’endormissement et aide à vivre plus sereinement avec les symptômes. 

Dans la majorité des cas, les acouphènes ressentis pendant la grossesse sont bénins et disparaissent après l’accouchement. Toutefois, certains signes doivent inciter à consulter sans attendre. Être à l’écoute de son corps permet de prévenir d’éventuelles complications. 

Il est recommandé de consulter un professionnel de santé dans les situations suivantes : 

• Les acouphènes deviennent persistants, s’aggravent ou perturbent le quotidien. 

• Ils s’accompagnent de maux de tête, de troubles visuels ou de vertiges. 

• Ils sont associés à une élévation de la tension artérielle ou à une fatigue intense. 

Un médecin, un ORL ou un spécialiste de l’audition pourra évaluer la situation, effectuer les examens nécessaires et proposer une prise en charge adaptée. Il est parfois utile de réaliser un bilan auditif pour s’assurer de l’intégrité du système auditif. En cas de cause identifiée, des traitements peuvent être envisagés, toujours avec prudence pendant la grossesse. 

Unisson reste aux côtés de toutes les femmes concernées par des troubles auditifs, à chaque étape de leur vie. Un doute ? Un inconfort persistant ? Prenez rendez-vous pour un bilan auditif gratuit dans l’un de nos centres partout en France. Nos audioprothésistes diplômés d’État sont là pour vous écouter, vous rassurer et vous accompagner.