Acouphènes et alcool sont-ils liés ?

L’alcool est une substance psychoactive bien connue pour ses effets immédiats sur le comportement et le système nerveux. Dès les premières consommations, il peut provoquer une désinhibition, une sensation d’euphorie et une diminution du champ visuel. En augmentant les doses, d’autres symptômes apparaissent : troubles de l’élocution, ralentissement des réflexes, perte de vigilance. À des niveaux élevés, le risque de coma éthylique devient réel. Mais ces effets bien connus cachent d’autres conséquences plus insidieuses, notamment sur la santé auditive. 

Si l’alcool n’agit pas directement sur l’oreille externe ou l’oreille moyenne, il a toutefois un impact indirect non négligeable sur le système auditif. En effet, l’alcool perturbe le fonctionnement du cerveau, en particulier du cortex auditif, chargé d’interpréter les signaux sonores. Lorsqu’il est sous l’effet de l’alcool, le cerveau peine à traiter correctement les sons, ce qui peut générer des distorsions ou une hypersensibilité. 

L’alcool nuit également aux cellules sensorielles de l’oreille interne, appelées cils vibratiles. Ces minuscules capteurs sont essentiels pour détecter les sons, notamment ceux de basse fréquence. Une consommation excessive peut endommager ces structures délicates. Or, ces cellules ne se régénèrent pas : une fois détruites, les dommages sont irréversibles. Cette altération peut contribuer à une perte auditive progressive, souvent accompagnée d’acouphènes. 

Les acouphènes, ces perceptions sonores survenant en l’absence de source extérieure, peuvent apparaître pour de multiples raisons. Toutes les tranches d’âge sont susceptibles d’être touchées, bien que leur prévalence augmente avec les années. Ces manifestations auditives peuvent résulter de l’exposition de l’oreille à certains bruits traumatisants, d’une pathologie inflammatoire de l’oreille, ou encore de nombreux autres facteurs parfois difficiles à identifier avec précision. 

Le premier motif d’apparition des acouphènes, et sans doute le plus répandu, est simplement le vieillissement naturel. La presbyacousie, cette baisse progressive de l’audition liée à l’avancée en âge, touche une large proportion de la population vieillissante. Ce phénomène naturel s’accompagne fréquemment de l’émergence d’acouphènes, les deux problématiques étant intimement liées dans leurs mécanismes physiologiques. 

Les traumatismes sonores constituent une autre cause majeure d’acouphènes. Qu’il s’agisse d’un traumatisme sonore aigu, comme l’exposition à une explosion ou un bruit extrêmement fort, ou d’une exposition prolongée à des niveaux sonores élevés, les conséquences peuvent être similaires. Après un concert particulièrement bruyant, par exemple, nombreuses sont les personnes qui rapportent une sensation cotonneuse désagréable, accompagnée de l’impression d’être comme dans le brouillard. Cette sensation, souvent temporaire, peut néanmoins évoluer vers des acouphènes persistants si l’exposition aux bruits intenses se répète régulièrement. 

Diverses pathologies peuvent également être à l’origine d’acouphènes : 

• Une obstruction du canal auditif, parfois simplement due à un bouchon de cérumen ; 

• Une congestion des voies nasales, qui peut modifier la pression dans l’oreille moyenne ; 

• Un traumatisme crânien, susceptible d’affecter les structures de l’oreille interne ou les voies nerveuses auditives ; 

• Un traumatisme psychologique tel qu’un choc émotionnel intense ou une phase de stress prolongée. 

Le stress chronique engendre des modifications physiologiques dans notre organisme, notamment une augmentation de la tension artérielle et une perturbation du système nerveux. Ces modifications peuvent favoriser l’apparition ou l’aggravation des acouphènes. 

L’alcool, consommé pour tenter de réduire le stress, peut temporairement sembler soulager certains symptômes anxieux. Cependant, il aggrave généralement les acouphènes à moyen terme, notamment par son effet sur la circulation sanguine. De plus, la consommation régulière d’alcool comme moyen de lutter contre le stress finit par diminuer la capacité naturelle de l’organisme à gérer les situations stressantes, exacerbant ainsi le problème initial et, par conséquent, les acouphènes qui y sont associés. 

Si l’alcool seul n’est pas considéré comme une cause directe d’acouphènes, sa consommation peut créer des conditions propices à leur apparition ou à leur exacerbation. 

Dans un environnement festif comme un concert ou un festival de musique, l’alcool diminue significativement notre vigilance et nos mécanismes naturels de protection. Une personne ayant consommé de l’alcool perd progressivement le réflexe de s’éloigner d’une source sonore trop intense ou de protéger ses oreilles face à un niveau sonore dangereux. Cette combinaison alcool-bruit crée ainsi les conditions idéales pour un traumatisme auditif pouvant déclencher des acouphènes persistants. 

Mais au-delà de ce facteur comportemental, l’alcool a aussi des effets physiologiques. L’un des plus importants est la vasodilatation : l’alcool dilate les vaisseaux sanguins et augmente le flux sanguin, y compris dans l’oreille interne. Cela peut accentuer la perception des acouphènes, en particulier chez les personnes souffrant d’acouphènes pulsatiles – un type d’acouphène perçu comme des battements synchronisés avec le rythme cardiaque. 

Ainsi, même une consommation modérée d’alcool peut suffire à faire ressurgir des symptômes auditifs gênants, surtout chez les individus déjà sensibles ou sujets aux acouphènes intermittents. 

Si l’alcool peut être un facteur aggravant, il n’est pas le seul. Les acouphènes ont des origines multiples, parfois difficiles à identifier. 

L’un des facteurs aggravants les plus fréquents reste l’exposition chronique au bruit. Certaines professions à risque (industrie lourde, métallurgie, travail du bois, musique…) sont particulièrement concernées. Une étude menée auprès de DJ de 26 ans en moyenne a révélé que 75 % d’entre eux souffraient d’acouphènes. 

Les maladies inflammatoires de l’oreille, les chirurgies proches du nerf auditif, certaines neuropathies ou la prise de médicaments ototoxiques peuvent aussi endommager les fibres nerveuses auditives. Ces lésions, souvent irréversibles, augmentent la probabilité d’apparition ou d’aggravation des acouphènes. 

Enfin, dans près de 40 % des cas, la cause des acouphènes reste inconnue. Leur survenue est alors spontanée, ce qui rend leur prise en charge d’autant plus complexe. 

Bonne nouvelle : dans la majorité des cas, les acouphènes sont temporaires et bénins. Ils apparaissent, durent quelques heures ou jours, puis disparaissent. 

Toutefois, lorsque les acouphènes s’installent dans la durée et deviennent une source de perturbation quotidienne, diverses approches peuvent être envisagées pour les atténuer et améliorer significativement la qualité de vie. 

Adopter un mode de vie sain  

Plusieurs modifications simples de votre quotidien peuvent réduire significativement l’intensité des acouphènes : 

• Réduire, voire supprimer, la consommation d’alcool est vivement recommandé. 

• Le tabac est également à éviter : la nicotine est un irritant vasculaire qui peut accentuer les symptômes. 

• Limitez la caféine (café, thé, sodas) pendant au moins un mois pour observer une éventuelle amélioration. Ces excitants stimulent le système nerveux et peuvent aggraver les acouphènes chez certaines personnes sensibles. 

• Surélevez légèrement la tête au moment du coucher : cela favorise une meilleure circulation sanguine vers l’oreille interne. 

• Intégrez une activité physique régulière et adoptez des techniques de relaxation (méditation, respiration, yoga). Cela permet de réduire le stress, un des principaux facteurs aggravants des acouphènes. 

 La thérapie sonore

La thérapie sonore utilise des « masqueurs d’acouphènes » pour aider les patients à s’habituer à leurs acouphènes. Ces dispositifs émettent un bruit de fond constant appelé « bruit blanc », comparable au souffle léger d’une radio entre deux stations. Ce son, diffusé à volume modéré, ne masque pas complètement l’acouphène mais réduit le contraste avec l’environnement sonore, le rendant moins perceptible. 

 Les appareils auditifs

Saviez-vous que dans 80 % des cas, les acouphènes sont associés à une perte d’audition, même légère ? C’est pourquoi les aides auditives peuvent jouer un rôle essentiel. 

Ces dispositifs intègrent désormais des fonctions spécifiques contre les acouphènes. Ils diffusent un bruit doux et constant qui aide à détourner l’attention du cerveau, tout en corrigeant la perte auditive éventuelle. 

Même lorsque l’audiogramme ne révèle pas de déficit, des lésions invisibles sur les fibres nerveuses peuvent exister. Dans ce cas, les prothèses auditives apportent un soulagement, en particulier chez les personnes présentant une hyperacousie – une sensibilité accrue aux bruits. 

Chez Unisson, nous savons à quel point les acouphènes peuvent être perturbants au quotidien. C’est pourquoi nous vous proposons un bilan auditif gratuit et sans engagement, réalisé par des audioprothésistes diplômés d’État. Ce premier échange permet de mieux comprendre votre situation, d’identifier les causes potentielles de vos acouphènes, et de vous orienter vers des solutions personnalisées et efficaces. 

Prenez rendez-vous dès maintenant dans le centre Unisson le plus proche de chez vous ou faites un test auditif en ligne.