Acouphènes et sclérose en plaque : symptômes et solutions

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui s’attaque au système nerveux central, c’est-à-dire au cerveau et à la moelle épinière. Elle apparaît généralement entre 20 et 40 ans et touche trois fois plus de femmes que d’hommes. 

Cette pathologie chronique évolue le plus souvent par poussées : des épisodes pendant lesquels les symptômes s’aggravent avant de régresser partiellement ou complètement. Dans certains cas, la progression est continue, sans période de rémission. 

La sclérose en plaques perturbe la transmission de l’influx nerveux en détruisant la myéline, gaine protectrice entourant les fibres nerveuses. Ce phénomène entraîne des troubles variés : moteurs, sensoriels, cognitifs ou encore visuels. L’intensité et la nature des symptômes varient d’un patient à l’autre, en fonction de la localisation des lésions. 

Les acouphènes ne sont pas parmi les symptômes les plus fréquents de la SEP. Pourtant, cette maladie peut altérer l’audition. Lorsqu’une lésion touche la zone auditive du cerveau ou le tronc cérébral, les patients peuvent percevoir des sons inexistants : bourdonnements, sifflements, cliquetis… 

Ces acouphènes apparaissent le plus souvent au cours des poussées inflammatoires. Ils s’estompent généralement lors des périodes de rémission, mais dans certains cas, ils deviennent chroniques. Dans cette situation, ils peuvent impacter lourdement la qualité de vie. 

Ce lien entre sclérose en plaques et troubles auditifs s’explique par le rôle du système nerveux dans le traitement des signaux sonores. Une démyélinisation dans les zones impliquées peut perturber la perception auditive, sans qu’il y ait de lésion de l’oreille proprement dite. 

L’acouphène désigne une perception sonore en l’absence de stimulation extérieure. Il peut s’agir d’un bourdonnement, d’un sifflement, d’un cliquetis ou d’un bruit pulsatile. Ce son est ressenti uniquement par la personne concernée, ce qui le rend parfois difficile à expliquer à l’entourage. 

En France, entre 14 et 17 millions de personnes souffriraient d’acouphènes. Pour certains, il s’agit d’un phénomène passager. Pour d’autres, entre 2 et 4 millions de Français, il devient chronique et peut impacter la qualité de vie, en perturbant le sommeil, la concentration ou l’équilibre émotionnel. 

Les causes des acouphènes sont multiples. Ils peuvent résulter : 

• D’une exposition prolongée au bruit, 

• D’un traumatisme sonore aigu (concert, explosion), 

• Du vieillissement de l’oreille (presbyacousie), 

• D’un bouchon de cérumen, 

• De certaines maladies de l’oreille interne, 

• De troubles vasculaires ou métaboliques. 

Dans certains cas plus rares, les acouphènes trouvent leur origine dans le système nerveux central. C’est dans ce contexte qu’ils peuvent être associés à une pathologie comme la sclérose en plaques. Ici, le cerveau « fabrique » un son en réponse à une information erronée ou mal transmise, souvent à la suite d’une lésion nerveuse. 

Lorsqu’une personne atteinte de sclérose en plaques commence à percevoir des acouphènes, il est essentiel d’en parler rapidement à un professionnel de santé. Ces symptômes ne doivent jamais être négligés, surtout dans le contexte d’une maladie chronique qui affecte le système nerveux central. Si les bruits parasites sont liés à une poussée inflammatoire, une prise en charge adaptée peut limiter leur intensité et leur durée. 

Dans un premier temps, un bilan auditif est recommandé. Ce bilan permet de vérifier l’état de l’audition, d’évaluer la nature des acouphènes et de déterminer s’ils s’accompagnent d’une perte auditive. En cas d’anomalie, le recours à un audioprothésiste ou à un médecin ORL est préconisé. L’objectif est de bien cerner l’origine du trouble pour proposer une solution personnalisée. 

Chez les patients atteints de SEP, les acouphènes peuvent résulter : 

• soit d’une atteinte du système auditif périphérique (l’oreille), 

• soit d’une atteinte centrale, c’est-à-dire neurologique. 

Dans le premier cas, une perte auditive légère ou modérée peut favoriser l’apparition d’acouphènes. Si cette baisse de l’audition est confirmée, l’appareillage auditif peut s’avérer très utile. En amplifiant les sons extérieurs, les appareils auditifs réduisent la perception des bruits parasites. Le cerveau, mieux stimulé, se concentre sur les sons réels et « oublie » les acouphènes. 

Dans le second cas, lorsqu’il s’agit d’une cause centrale, les solutions ne passent pas toujours par l’appareillage. On s’oriente alors vers une approche pluridisciplinaire. Des traitements médicaux peuvent être proposés pour réduire l’inflammation ou moduler l’activité du système nerveux. Ces traitements sont décidés par le neurologue selon l’évolution de la maladie. 

En parallèle, un suivi psychologique peut être bénéfique. Vivre avec des acouphènes et une maladie chronique représente une charge mentale importante. La gestion du stress, l’amélioration du sommeil et l’accompagnement émotionnel jouent un rôle fondamental dans le soulagement des symptômes. 

Des thérapies cognitives et comportementales (TCC), des techniques de relaxation ou encore l’utilisation de générateurs de sons sont également envisageables. Ces approches aident à diminuer l’impact des acouphènes sur la vie quotidienne et à retrouver un certain apaisement. 

Lorsque l’on est atteint de sclérose en plaques et que s’ajoutent des acouphènes persistants, le quotidien peut devenir plus difficile à gérer. Douleurs, fatigue, troubles de la concentration, instabilité émotionnelle : l’accumulation des symptômes pèse sur l’équilibre de vie. Pourtant, il est possible de retrouver du confort. Cela passe par une meilleure compréhension des troubles, une prise en charge adaptée et surtout, une attention portée à l’hygiène de vie. 

Apprendre à identifier les facteurs aggravants est une première étape essentielle. Certains patients constatent, par exemple, que le bruit parasite augmente avec le stress, la fatigue ou certaines stimulations sensorielles. D’autres notent une variation des symptômes liée à l’hydratation ou encore à la qualité du sommeil. Tenir un journal de bord peut aider à mieux cerner les contextes dans lesquels les acouphènes s’intensifient, et à adopter des stratégies d’évitement. 

Créer un environnement sonore apaisant est souvent bénéfique. Le silence absolu tend à accentuer la perception des bruits internes. Une ambiance sonore douce (musique calme, bruits blancs, sons de la nature, etc.) peut favoriser la détente et masquer en partie les acouphènes. De nombreuses applications existent aujourd’hui pour accompagner ce besoin de confort auditif au quotidien. 

Sur le plan physique, pratiquer une activité adaptée permet de préserver sa mobilité tout en luttant contre la fatigue et le stress. Le yoga, la sophrologie, la marche, les exercices d’équilibre ou les étirements sont des alliés précieux. Ces activités peuvent également améliorer le sommeil, souvent perturbé chez les personnes atteintes de SEP. 

L’alimentation joue également un rôle non négligeable. Mieux manger, c’est aussi mieux vivre sa maladie. Certains nutriments, comme les oméga-3 ou le magnésium, participent au bon fonctionnement du système nerveux. Réduire la consommation de caféine, d’alcool ou de sucres rapides peut avoir un effet positif sur la stabilité émotionnelle et la perception des acouphènes. 

Enfin, il ne faut pas négliger le lien social. La sclérose en plaques et les acouphènes ont ceci en commun qu’ils sont souvent invisibles aux yeux des autres. Pourtant, ils affectent profondément la qualité de vie. Échanger avec des proches, rejoindre un groupe de parole ou se faire accompagner par un professionnel de santé mentale permet de briser l’isolement et de mettre des mots sur ce que l’on traverse. 

Lorsqu’on souffre à la fois de sclérose en plaques et d’acouphènes, chaque solution compte. Un bon suivi médical, une hygiène de vie adaptée et un accompagnement spécialisé permettent de mieux vivre ces symptômes au quotidien. 

Chez Unisson, chaque situation est accueillie avec attention, bienveillance et expertise. Nos audioprothésistes prennent le temps de comprendre votre parcours, vos besoins et vos priorités. Un bilan auditif complet permet d’identifier précisément les troubles de l’audition, même lorsqu’ils sont discrets ou atypiques. 

Si un appareillage est nécessaire, nous proposons des modèles performants, discrets et accessibles. Toujours avec un seul objectif : vous aider à retrouver un confort auditif durable, quels que soient votre âge, votre parcours de santé ou vos revenus. 

Prenez rendez-vous dans l’un de nos centres auditifs afin de trouver la solution la plus adaptée pour améliorer votre quotidien.  

La sclérose en plaques peut-elle provoquer des acouphènes ?

Oui, bien que ce ne soit pas un symptôme courant, la SEP peut entraîner des acouphènes. Ces bruits audibles sans source externe peuvent survenir lorsque des lésions démyélinisantes affectent les voies auditives centrales, comme le tronc cérébral ou le cortex. Ils apparaissent souvent lors des poussées inflammatoires et peuvent régresser durant les phases de rémission, mais devenir chroniques dans certains cas 

Quelle est la prévalence des acouphènes chez les personnes atteintes de sclérose en plaques ? 

On estime qu’environ 5 % des personnes atteintes de SEP signalent des acouphènes, qu’ils soient constants, intermittents ou déclenchés par des environnements bruyants. 

Existe-t-il des mécanismes neurologiques spécifiques expliquant les acouphènes en lien avec la SEP ?

Oui. Des études indiquent que les lésions au niveau des voies auditives centrales — notamment au tronc cérébral et au cortex — perturbent le traitement des signaux sonores. Cela peut générer des perceptions auditives erronées telles que les acouphènes. Des investigations otologiques (audiométrie, potentiels évoqués) confirment parfois ces atteintes neurologiques