Vivre avec des acouphènes : tous nos conseils

Les acouphènes se traduisent par des sons perçus sans source sonore extérieure. Ils peuvent être continus ou intermittents, ressentis dans une oreille, les deux ou même dans la tête. Chaque personne les vit différemment. Il peut s’agit de bourdonnements, de sifflements, de cliquetis ou encore de pulsation. 

Dans 95 % des cas, il s’agit d’acouphènes dits subjectifs : seuls les patients les entendent. Plus rarement, ils sont objectifs et liés à un phénomène organique détectable. 

Leur origine est le plus souvent associée à une perte auditive, qu’elle soit liée à l’âge (presbyacousie), à une exposition sonore excessive ou à un traumatisme auditif. D’autres causes existent : bouchon de cérumen, otite, maladie de Ménière, prise de médicaments ototoxiques ou encore stress intense. 

Bon à savoir : Ils peuvent également s’accompagner d’hyperacousie, une intolérance accrue aux sons du quotidien, rendant l’écoute particulièrement pénible.

La durée d’un acouphène dépend de sa cause, de sa prise en charge… et de la façon dont on le vit. Chez certaines personnes, il disparaît spontanément après quelques jours ou semaines. Chez d’autres, il persiste sur plusieurs mois, voire devient permanent. 

On parle d’acouphène aigu lorsqu’il dure moins de trois mois, de forme subaiguë entre trois et six mois, et de forme chronique au-delà de six mois. Les acouphènes chroniques ne guérissent pas toujours, mais il est possible d’en réduire l’intensité et la gêne grâce à une prise en charge adaptée. 

Même sans traitement curatif, de nombreuses solutions permettent aujourd’hui de soulager efficacement les symptômes : appareils auditifs, thérapies sonores, relaxation, accompagnement psychologique… Ces approches favorisent l’habituation, un phénomène naturel qui permet au cerveau d’ignorer peu à peu les bruits perçus. 

L’objectif n’est donc pas de « faire disparaître » l’acouphène à tout prix, mais de vivre mieux avec. Avec le temps, et un accompagnement adéquat, il devient souvent moins intrusif, voire imperceptible.

Les acouphènes peuvent être vécus comme une véritable épreuve, surtout lorsqu’ils s’installent durablement. Pourtant, selon une étude de l’Association Nationale de l’Audition, une personne sur deux n’en parle jamais à son médecin. Or, il est essentiel de consulter rapidement. Dans 98 % des cas, les acouphènes ne révèlent pas de pathologie grave. Mais seul un bilan médical complet peut l’écarter formellement. 

La consultation ORL, suivie si nécessaire d’une acouphénométrie (examen qui identifie la fréquence des sons perçus), permet de poser un diagnostic précis. En cas de perte auditive, le port d’un appareil auditif peut atténuer les acouphènes de manière significative. 

Préserver son audition

Les bruits forts, les expositions sonores prolongées, ou encore la musique au casque à volume élevé sont autant de risques à éviter. Il est recommandé d’utiliser des protections auditives adaptées dans les environnements bruyants. 

Mais attention à ne pas tomber dans l’excès inverse. Se couper totalement du bruit n’est pas une solution. Le silence absolu amplifie la perception des acouphènes. Il est préférable de maintenir un bruit de fond doux : musique relaxante, bruits naturels, radio à faible volume… L’important est de ne jamais laisser le silence prendre toute la place. 

S’entourer et rester actif

L’isolement renforce la détresse psychologique. Il est donc crucial de continuer à mener une vie sociale active : rencontres, loisirs, activités physiques, moments en famille ou entre amis. Ces instants de bien-être diminuent la focalisation sur les bruits parasites. 

Bon à savoir : Participer à un groupe de parole ou un atelier thérapeutique aide à mieux comprendre ce que l’on traverse, à se sentir moins seul et à bénéficier de l’expérience d’autres patients. 

Adopter une hygiène de vie favorable

Alimentation, sommeil, stress… de nombreux facteurs peuvent influencer l’intensité des acouphènes. Il est conseillé d’éviter certains excitants comme l’alcool, la caféine ou les plats trop salés. La pratique régulière d’un sport doux, comme la marche ou le yoga, améliore la circulation et diminue l’anxiété. 

Un sommeil réparateur est également indispensable. Lorsque l’organisme est fatigué, les acouphènes sont souvent plus présents. Des routines simples avant le coucher, comme l’écoute de bruits blancs ou des exercices de relaxation, peuvent faciliter l’endormissement. 

Le cerveau humain reçoit en permanence des signaux internes et externes. Pourtant, seule une partie de ces informations est traitée consciemment. L’habituation est ce processus naturel qui permet d’ignorer certains stimuli : le bruit d’un frigo, le tic-tac d’une horloge, le contact de nos vêtements sur la peau… 

Les acouphènes, bien qu’envahissants au début, peuvent eux aussi passer au second plan. C’est tout l’enjeu de la rééducation auditive et de l’accompagnement thérapeutique : aider le cerveau à reclasser ce son comme un signal non pertinent, à ne plus l’interpréter comme une menace ou une alerte. Ce cheminement demande du temps, de la patience… et des outils adaptés. 

Occuper l’espace sonore

Le pire ennemi des acouphènes, c’est souvent le silence. En l’absence de sons extérieurs, le bruit interne devient omniprésent. Pour contrer ce phénomène, il est recommandé de créer un environnement sonore apaisant. Cela peut passer par : 

• L’écoute de bruits blancs (pluie, vagues, vent…) 

• Une musique douce de fond 

• Un podcast ou un livre audio ; 

• Les sons de la maison (ventilation, ronronnement d’un appareil…). 

Certains appareils auditifs intègrent des générateurs de sons personnalisés, permettant de masquer ou de diluer les acouphènes. En les rendant moins perceptibles, on facilite leur mise à distance. 

Travailler sur l’acceptation

Il ne s’agit pas de se résigner, mais d’accepter que les acouphènes soient là, pour mieux les apprivoiser. Cette étape est souvent difficile. On espère un traitement miracle, une solution rapide… qui n’existe pas encore. Mais il est possible de vivre bien, même avec un acouphène chronique. 

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont particulièrement efficaces pour aider les patients à changer leur rapport au symptôme. Elles permettent de déconstruire les pensées négatives pour adopter une posture plus sereine et réaliste. 

Des approches comme la sophrologie, la pleine conscience ou l’hypnose peuvent également accompagner ce processus. Elles aident à relâcher les tensions, à mieux gérer le stress et à retrouver un équilibre émotionnel. 

Canaliser son attention

Penser constamment à ses acouphènes est épuisant. Mais à vouloir absolument ne plus y penser, on risque de les renforcer. L’esprit humain a cette capacité paradoxale : plus on veut oublier quelque chose, plus on y pense. 

La solution ? Rediriger volontairement son attention ailleurs. Cela peut passer par des activités qui mobilisent les sens, la concentration ou les émotions positives. Par exemple : 

• Pratiquer un loisir manuel ou créatif (dessin, jardinage, cuisine) 

• Pratiquer une activité physique régulièrement 

• Jouer d’un instrument ou écouter activement de la musique 

• Partager un moment chaleureux avec ses proches 

Plus le cerveau est occupé à une tâche plaisante, moins il laisse de place aux sons parasites. 

Se faire accompagner au bon moment

Il est important de ne pas affronter seul cette situation. Trop souvent, les patients attendent des mois, parfois des années, avant de consulter. Pourtant, une prise en charge rapide, pluridisciplinaire, permet de limiter la détresse et d’entrer plus tôt dans le processus d’habituation. 

Un premier pas simple et utile consiste à réaliser un bilan auditif complet. En identifiant une éventuelle perte d’audition, on ouvre la voie à des solutions concrètes : certains appareils auditifs permettent de soulager les acouphènes tout en améliorant l’écoute du quotidien. 

Unisson propose des consultations gratuites et sans engagement dans ses centres partout en France. Nos audioprothésistes diplômés d’État vous accueillent, vous écoutent et vous accompagnent avec bienveillance. Prenez rendez-vous dès maintenant pour faire le point sur votre audition. 

Est-ce que les acouphènes peuvent empirer avec le temps ?

Oui, les acouphènes peuvent s’aggraver s’ils ne sont pas pris en charge, notamment en cas d’exposition répétée au bruit ou d’un stress chronique. Toutefois, une bonne hygiène de vie et un suivi médical régulier permettent souvent de limiter leur progression. 

Quel est le meilleur traitement naturel contre les acouphènes ? 

Il n’existe pas de remède miracle, mais certaines approches naturelles peuvent soulager les symptômes : sophrologie, méditation, yoga, acupuncture ou encore phytothérapie (ginkgo biloba). Ces méthodes aident à réduire le stress et à favoriser l’habituation. 

Est-il possible de guérir complètement des acouphènes ? 

Dans certains cas, les acouphènes disparaissent spontanément. S’ils deviennent chroniques, il n’existe pas de traitement curatif à ce jour. Cependant, il est tout à fait possible de les atténuer durablement grâce à une prise en charge adaptée et un accompagnement personnalisé.